Trois jours hors du temps.
Pour découvrir la Sibérie et le lac Baikal, nous avions choisi de rejoindre l’île d’Olkhon, au milieu du lac. 70 km de long, un seul village, Khuzir. La ville la plus proche est Irkoutsk, à 300 km de là, dans les terres.
Pour comprendre Olkhon, il faut comprendre la Bouriatie et les bouriates.
République indépendante historiquement partagée entre Mongolie et Russie, elle n’a été rattachée à l’empire russe qu’au XVIème siècle, avec l’expansion de ce dernier. Même si aujourd’hui la population russe citadine est devenue dominante à Irkoutsk et Oulan-Oude, les Bouriates gardent une culture propre (religion, nomadisme …) très proche des Mongols et une empreinte très forte notamment tout autour du lac Baikal. Les gens que nous avons rencontrés se présentent ainsi et se définissent comme Bouriates bien avant d’être Russes.
L’île a également une connotation sacrée, héritée des légendes et mythes Bouriates. Elle est considérée comme le centre sacré pour les chamans de Sibérie, et plusieurs sites en témoignent encore.
Complètement coupée du monde pendant les phases de gel et de dégel du lac, elle est accessible en hiver, par la route et le lac gelé, et surtout en été, par bac.
Elle devient alors un lieu de vacances en pleine nature pour les touristes russes et surtout bouriates venant d’Irkoutsk et de Oulan-Oude, ainsi que les quelques étrangers qui y vont.
Aucune route.
L’île est traversée dans sa longueur par une seule piste qu’empruntent les 4×4 et les minibus. De là partent des chemins et des pistes secondaires qui traversent l’île ou rejoignent les rives du lac. Terre ou sable partout : on se déplace à pied, en bike, en quad ou en 4×4.
Même le centre de la ville (du village) de Khuzir est une vaste boulevard de terre, creusé d’ornières, que les différents véhicules traversent au mieux de leurs possibilités.
Equipements de fortune aussi. D’ailleurs le développement touristique est très récent, et l’île n’a eu accès à l’électricité qu’à partir de 2012. Peu d’eau courante.
Par contre, celle du lac est réputée potable, et la préservation de ce « sanctuaire écologique » est l’un dans grands combats en cours. Le lac lui-même est d’ailleurs une institution. Long de plus de 600 km et large de 50 à 70 km, il constitue la plus grande réserve d’eau douce au monde, la plus profonde (1634 m) ainsi qu’un écosystème unique au monde pour la flore et la faune aquatique.
Margaux – qui s’intéresse beaucoup aux crevettes pour des raisons que nous ne pouvons dévoiler – a repéré qu’il existe 19 espèces de crevettes d’eau douce vivant dans le lac Baikal !
Autant nous avions été refroidis en arrivant à Irkoutsk, autant l’accueil des gens à Olkhon a été chaleureux. Lidia, la tenancière du gîte, bouriate et ancienne prof d’allemand à Oulan-Oude. Rédactrice aussi pour un journal local à Oulan-Oude, et qui a voulu nous interviewer avant notre départ. Tuyana, notre voisine de campement, bouriate également, qui nous a servi d’interprète avec Lidia et avec qui nous avons longuement discuté de l’histoire bouriate et du développement touristique dans la région. Ivan, notre conducteur de Quad qui nous a fait traverser toute l’ile lors d’une randonnée en pleine forêt. Et notre loueur de moutain bikes, tout en confiance, qui nous a laissé nos 4 « bikes » flambant neufs pour 3 jours, juste en échange d’une poignée de roubles !
Bref, une ambiance différente, une nature complètement sauvage dès qu’on s’éloigne de Khuzir, et des gens hyper accueillants, malgré les difficultés d’organisation matérielle sur place.
Promenades, baignades et safari photo. Extraits.
Notre gîte et Lidia, notre hôte
Découverte de KhuzirBaignades dans le lac (bien frais !)
Couchers de soleil sur le Baikal
Le rocher sacré des Chamans à Khuzir
Le lac Baikal l’été
En randonnée sur l’Île d’Olkhon
Dernier soir