Tout a démarré à notre arrivée en Thaïlande : des temples partout et de curieux bonhommes oranges sur les trottoirs, pas de doute, nous sommes en pays bouddhiste !
Au delà de la curiosité de mieux comprendre cette « religion », je m’interroge sur la méditation, qui est au cœur de la pratique bouddhiste. La méditation est de plus en plus en vogue en occident, et nombre d’articles en vantent les bienfaits sur le bien-être et la qualité de vie. Mais comment ca marche ? Mon esprit cartésien et mon coté hyper-actif me prédisposent à un scepticisme typiquement occidental.
Mais la curiosité est plus forte, et je me plonge dans les neurosciences. J’avais découvert rapidement cette discipline lors d’une formation avant mon départ. Les recherches – assez récentes – ont mis en évidence la « plasticité » du cerveau, c’est à dire sa capacité à se reconstruire, à re-créer de nouveaux neurones, tout au long de notre vie (alors qu’avant ces recherches, on croyait plutôt que le cerveau contenait tous ses neurones à la naissance).
Ainsi, grâce à ces recherches, la médecine occidentale pense enfin pouvoir prouver de manière scientifique les bienfaits des pratiques méditatives empiriques, développées depuis des millénaires par les bouddhistes : mieux gérer ses émotions, réduire le stress, la colère et les émotions négatives, développer ses facultés d’attention, la compassion, l’altruisme, renforcer le système immunitaire… la liste des bienfaits de la méditation est impressionnante !
J’ai rangé mon scepticisme au placard et ai démarré une pratique régulière de la méditation. Pas facile au début, il faut s’accrocher, d’autant plus que la clé du succès est la régularité.
D’abord,maîtriser sa respiration.
C’est ce qui permet de se concentrer sur l’instant présent, la base de la « pleine conscience ».
Ensuite le non-jugement. Observer… ses sensations, ses émotions, mais sans les juger.
Egalement le « détachement« , une certaine prise de hauteur en somme.
Certaines images fortes peuvent inspirer : le fleuve qui coule doucement, et soi-même en train de le contempler, assis sur la rive. Les émotions passent, les soucis passent, et nous sommes seulement la personne qui observe.
Mais la méditation ne se décrit pas.
Elle se pratique, et c’est un principe fort du bouddhisme, qui ne se veut pas une « religion » (il n’y a pas de Dieu auquel croire, seulement des Bouddhas qui ont atteint le stade ultime de l' »enlightment »), mais comme une pratique pour atteindre la sérénité et le bonheur.
Parmi les belles rencontres de notre voyage, il y a Win, notre guide birman à Bagan. Nous avons passé une demi-journée avec lui pour mieux appréhender l’l’histoire de ces temples. Au détour d’une galerie, il improvise une initiation à la méditation et même les filles se laissent charmer…
De fil en aiguille, en en discutant ensemble, on est impressionnés par la profondeur de ses convictions, et par la sérénité qui se dégage de lui. Méditation, attention aux autres, compassion jusqu’à la dernière minute où il nous a déposé à l’aéroport, ses mots étaient empreints de la même philosophie.
La méditation çà paraît très bien pour relativiser l’importance des événements; mais çà n’incline pas à l’action et au dépassement de soi…il n’y a pas que du bon…….
Oui et non… dans un monde de plus en plus complexe et qui va parfois trop vite, la méditation développe la concentration, l’ouverture d’esprit, et la prise de hauteur (souvent utile dans les décisions importantes). De fait, elle commence à se développer dans les entreprises, et plusieurs grand patrons la pratiquent régulièrement.
😉